Que retenir de ce papier : F1, WEC, FE… La délicate cohabitation des calendriers 2023

C’est un perpétuel casse-tête qui a pris une ampleur inédite cette saison. La constitution des calendriers 2023 n’a jamais été aussi complexe. Toutes les compétitions ont été soumises à plusieurs contraintes, liées notamment à la catégorie reine du sport automobile : la Formule 1. L’année prochaine, le F1 Circus se rendra sur 24 circuits, un record. En occupant 24 week-ends entre mars et novembre, les autres championnats ont tenté de s’adapter pour éviter les confrontations de date. Après la révélation des calendriers en Formule 1, en WEC, en Formule E et en IMSA, si certains problèmes ont été résolus, d’autres sont encore sur la table…

La Formule 1 perturbe le GT…

Pinacle du sport automobile, la Formule 1 a joué les gros bras pour la saison prochaine, en « imposant » certaines contraintes aux catégories d’endurance notamment. Les dialogues entre la FIA, la F1 et l’ACO ont abouti à la sanctuarisation de la date des 24 Heures du Mans (10-11 juin). Il n’y aura donc pas de Grands Prix le même week-end que le double tour d’horloge sarthois. En revanche, il y aura bien une confrontation de date pour les épreuves de WEC à Portimão (F1 : Grand Prix de Chine, 16 avril) de Monza (F1 : Grand Prix de Grande-Bretagne, 9 juillet) et à Spa-Francorchamps (F1 : Grand Prix d’Azerbaïdjan, 30 avril).

Concernant Spa-Francorchamps justement, c’est à propos du circuit wallon que les frustrations ont été mises en exergue. En GT, l’épreuve des 24 Heures de Spa (initialement prévue le week-end du 29-30 juillet) a dû déplacer sa date à la dernière minute… à cause du calendrier F1. Reconduit pour la saison 2023, le Grand Prix de Belgique a été avancé d’un mois par rapport aux saisons précédentes pour être fixé au 30 juillet lui aussi. SRO Motorsports Group, organisateur du GT World, a donc été contraint de modifier sa date historique pour l’avancer à début juillet. 

Par effet domino, la nouvelle date des 24 Heures de Spa n’a pas été le seul changement dans les calendriers des différents championnats organisés par l’organisation de Stéphane Ratel. Prévue à Monza, la manche d’ouverture du GT World Challenge Europe aura lieu une semaine plus tard qu’annoncée initialement (21-23 avril). Le rendez-vous de Brands Hatch a quant à lui été repoussé de deux semaines (13-14 mai). Ces deux événements ont été déplacés afin de ne pas coïncider avec des week-ends du FIA WEC, de nombreux pilotes évoluant dans les deux championnats.

WEC – IMSA – ELMS : confrontations (in)évitables ?

Du côté des championnats d’endurance, les tractations et les modifications ont été nombreuses… mais n’ont pas permis d’éviter tous les clashes de date. Malgré la nouvelle convergence si chère aux organisateurs, le WEC et l’IMSA n’ont pas réussi à s’accorder sur toutes les dates pour empêcher les confrontations dans leurs calendriers. En 2023, il y aura, par deux fois, les deux championnats en simultané le même week-end : le 16 avril (WEC à Portimão, IMSA à Long Beach) et le 9 juillet (WEC à Monza, IMSA à CTMP Bowmanville). Plusieurs pilotes ont ainsi exprimé leur mécontentement, à l’image de Felipe Albuquerque qui a préféré ironiser sur Twitter. « C’est tellement décevant. Je n’arrive pas à me passer des 16 courses de Formule E et du zéro Clash.
C’est peut-être la chance. »

Frédéric Lequien, directeur général de LMEM (Le Mans Endurance Management), a expliqué que la FIA et l’ACO ont « fait de leur mieux » pour éviter toute confrontation de date. « En ce moment, nous vivons une situation très étrange avec l’expansion du calendrier de la Formule 1. De nombreux circuits que nous aimons fréquenter ou que nous utilisons doivent modifier leur calendrier à cause de cela et nous devons nous adapter aussi. Ensuite, nous devons essayer d’éviter les conflits avec nos amis de l’IMSA, mais aussi avec d’autres, comme la Formule E et SRO. S’il vous plaît, ne croyez pas que nous n’avons pas fait d’efforts, nous en avons fait. (…) Nous devons être réalistes. La Formule 1 est la Formule 1. Et bien sûr, nous voulons poursuivre la discussion avec eux. C’est ce que nous avons fait, et je tiens à les remercier d’avoir évité le gros clash avec les 24 Heures du Mans. Mais pour le reste de la saison, il est presque impossible d’éviter les clashes. »

Au-delà des deux compétitions principales, l’IMSA et le WEC, l’European Le Mans Series a aussi dû s’adapter. La série européenne a récemment connu un petit chamboulement. Initialement prévues du 13 au 15 octobre, les 4 Heures de Portimão ont été ainsi reculées d’une semaine, du 20 au 22 octobre. Ce changement de programme a pour but d’éviter le clash de dates avec Petit Le Mans en IMSA (11-14 octobre 2023). Les organisateurs de l’European Le Mans Series ont ainsi trouvé une solution pour résoudre ce conflit de calendrier. Les calendriers des courses de support que sont la Ligier European Series et la Michelin Le Mans Cup se sont aussi ajustés en conséquence. Un problème en moins, déjà, dans la liste des confrontations pour 2023.

Avec Valentin Glo

Les principaux « clashes » de date en 2023 : 

29 janvier : Formule E (Arabie saoudite) – IMSA (24 Heures de Daytona)

19 mars : F1 (Arabie saoudite) – WEC / IMSA (Sebring)

16 avril : F1 (Chine) – WEC (Portimão) – IMSA (Long Beach)

28 mai : F1 (Monaco) – IndyCar (500 Miles d’Indianapolis)

9 juillet : F1 (Grande-Bretagne) – WEC (Monza) – IMSA (CTMP Bowmanville)

5 novembre : F1 (Brésil) – WEC (Bahreïn)

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