Voilà un post que je suis heureux de communiquer ici sur notre blog. Le thème est « l’automobile ».
Le titre troublant (Essonne : inquiétudes pour l’emploi sur le site Renault de Lardy) est parlant.
Sachez que le chroniqueur (identifié sous la signature d’anonymat
) est positivement connu.
Ce texte peut ainsi être pris au sérieux.
Texte :
Le centre d’ingénierie et d’essais techniques de Renault à Lardy (Essonne) s’apprête à connaître une importante restructuration. Le site est consacré aux moteurs thermiques, hybrides et électriques, et notamment à la mise au point de dispositifs pour réduire les émissions de CO2 ou pour améliorer l’efficacité de la chaîne de traction des véhicules électriques, des batteries jusqu’au moteur.
La direction de Renault souhaite reconfigurer l e centre de Lardy pour qu’il ne s’occupe plus que des moteurs électriques . Les activités concernant les moteurs thermiques et hybrides seront délocalisées à partir de 2025. Un collectif de salariés (« Maintien de l’emploi Renault à Lardy », Merl) s’est constitué pour alerter sur les risques pour l’emploi local. Soutenu par les syndicats CGT et Sud, il a rassemblé 200 salariés le 2 juin lors d’une journée de mobilisation.
Interrogations
Le collectif estime que la restructuration risque d’entraîner la perte de 900 emplois à Lardy dans les prochaines années : 450 salariés de Renault et 450 chez les entreprises sous-traitantes oeuvrant sur le site. « Si le centre évolue vers le tout électrique, les 900 personnes qui travaillent pour les activités thermiques et hybrides seront fortement menacées. Renault Lardy a déjà perdu près de la moitié de ses salariés ces dernières années, passant de 3.000 à 1.700 personnes, en incluant Renault et sous-traitants », affirme Florent Grimaldi, l’un des responsables du collectif et secrétaire de la CGT Renault-Lardy. Selon lui, « les investissements du groupe sur le site sont en baisse » puisqu’« ils étaient encore de 16 millions annuels en 2018 et ont chuté à 8 millions cette année ». Le collectif s’inquiète en outre de l’absence de plan de formation permettant aux salariés de passer du thermique à l’électrique.
Du côté de la CFDT, on se veut plus rassurant. « Certes, des métiers vont disparaître, mais d’autres vont voir le jour comme ceux liés au développement des batteries. Nous souhaitons qu’ils se situent à Lardy. La direction s’est engagée à faire du site un pôle d’excellence sur l’électrique », indique Nathalie Ollivier, élue CFDT et secrétaire du comité social et économique (CSE) de Renault Lardy.
Renault, c’est soixante années d’histoire commune avec la ville. Le groupe doit se maintenir et se développer à Lardy
Dominique Bougraud, maire de Lardy
Un laboratoire de chimie des batteries pourrait notamment s’installer sur le site. La direction de Renault affiche sa volonté de faire de Renault « une marque 100 % électrique pour les véhicules particuliers en Europe à l’horizon 2030 ». Elle rappelle aussi qu’un accord social triennal national a été signé en décembre 2021 avec trois syndicats (CFE/CGC, CFDT et FO).
Le document prévoit « 2.500 recrutements sur la durée de l’accord et 10.000 formations et reconversions sur l’ensemble des métiers ». Mais ces chiffres concernent la France entière, sans précisions sur la situation à Lardy. La direction de l’entreprise insiste cependant sur le fait qu’à travers cet accord, « Renault Group fait de la France le centre stratégique et industriel de ses activités porteuses d’avenir, en particulier l’électrique. Dans ce cadre, la direction et les trois syndicats signataires travaillent pour préparer la transformation du site de Lardy à l’électrique ».
Institution
« Au fil du temps, Lardy est devenu un centre de référence mondial » affirme un autre syndicaliste. Véritable « usine à essai », le centre de 140 hectares, créé en 1951, occupe une place centrale dans la petite ville de Lardy. Il a longtemps constitué une manne financière pour la commune, avant que l’impôt économique ne soit transféré à l’intercommunalité. La somme représente encore 4,5 millions de rentrées annuelles pour la communauté de communes « Entre-Juine-et-Renarde ».
« Renault, c’est soixante années d’histoire commune avec la ville. Le groupe doit se maintenir et se développer à Lardy, où le centre Renault représente un fleuron technologique. C’est un atout pour le constructeur français et une nécessité pour le territoire », défend Dominique Bougraud, la maire de Lardy et vice-présidente du conseil départemental. Cette dernière qui précise aussi que le groupe constitue le plus gros employeur du Sud-Essonne, indique ne pas avoir pour l’instant d’informations concrètes de Renault sur l’ampleur de la restructuration à venir… mais se dit déterminée à suivre de près l’évolution du dossier et à se battre pour la sauvegarde de l’emploi et de la pérennité du site.
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