A retenir cette parution : Les grandes désillusions. C 15 électrique : en 1990, Citroën avait raison… trop tôt

Après des dessins préparatoires en 1977, le petit utilitaire Citroën devra attendre 1984 pour apparaître au grand public. En 1979, Peugeot rachète Chrysler France, qui dispose de deux utilitaires légers VF1 et VF2 dérivés de la Simca 1100. Comme ils sont bien implantés, PSA va les laisser vivre et mourir tranquillement jusqu’en 1985.

Pour les remplacer, le projet C 15 reprend des couleurs. Il reprend l’avant de la Visa (châssis et carrosserie) et le train arrière à bras tirés de la 305. Pour la motorisation, Citroën va reprendre des moteurs de Simca et des Peugeot type X. Il en ressort un patchwork robuste, fiable et facile à réparer. 

Un prototype en 1987

Sur la base de la première série de C 15, un prototype électrique est réalisé. Le moteur électrique et son réducteur sont situés dans le compartiment moteur : neuf éléments de batteries sont placés au-dessus du moteur et six éléments de traction ont été implantés derrière les sièges avant.

Les tests routiers sont effectués en partie à La Rochelle et à Bruxelles pour valider le concept. Il s’en suivra des modifications. Dans la version définitive, le pack de batteries sera entièrement placé derrière le conducteur avec la prise de recharge en partie arrière du fourgon.

1990, apparition au salon de l’auto

Pour la version définitive, Citroën va partir de la version restylée du C 15. La face avant est modifiée avec une calandre à quatre barres horizontales au lieu de six, sur laquelle les chevrons sont excentrés. Des clignotants sont intégrés dans le pare-chocs avant.

L’équipement électrique comprend un moteur électrique de 18 kW de puissance maximale avec son électronique de puissance. L’électronique sommaire avait conduit Citroën à coupler le moteur à une boîte de vitesses manuelle. Sous le capot, on trouve donc l’embrayage et le levier de vitesses dans l’habitacle. 

Conduite peu aisée

Idéalement, le C 15 électrique bénéficiait d’une autonomie de 70 à 100 km avec une vitesse maxi de 90 km/h. Dans l’habitacle, une jauge permettait de vérifier l’autonomie et un champignon rouge pouvait couper l’alimentation électrique en cas de problème. Le réservoir de gazole avait été conservé pour le chauffage de l’habitacle.

La conduite n’était pas des plus aisée car il fallait passer les vitesses en fonction de la vitesse du C 15 et aussi en fonction de la vitesse du moteur électrique qui ne devait pas descendre en-dessous de 1 400 t/min. 

Petite carrière

Présenté en 1990, le C 15 électrique sera vendu aux flottes d’entreprises, y compris en Autriche où le C 15 était appelé Fourgon électrique C 15. Il s’est vendu à 402 exemplaires entre 1990 et 1994, principalement chez EDF.