Voici un encart que notre rédaction est heureuse de communiquer ici sur notre site. Le propos est « la formule 1 ».
Son titre (Formule 1 | Les pièges de la F1 subis par Jaguar que Cadillac devra éviter) parle de lui-même.
Le journaliste (présenté sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable pour plusieurs autres papiers qu’il a publiés sur le web.
Il n’y a aucune raison de ne pas croire du sérieux de ces infos.
L’article :
La précédente ère des constructeurs en F1 date des années 2000. Durant cette période, on y a vu Ferrari, Jaguar, BMW, Honda, Renault, Toyota et même Mercedes, si l’on compte le tout début des années 2010, y engager leur propre équipe.
Parmi ces projets, certains ont connu le succès, comme Renault et ses deux titres mondiaux, et comme Honda et BMW qui ont au moins atteint la plus haute marche du podium. Mais d’autres ont totalement échoué, malgré des moyens démesurés.
C’est le cas de Toyota et Jaguar, ce dernier via Ford, qui ont investi un budget colossal dans un programme qui n’a pas connu le succès. Et si Toyota a tout construit de zéro pour atteindre des pole positions et un niveau correct, ce ne fut pas le cas de Jaguar, dont l’aventure de cinq années en Formule 1 fut un vrai fiasco.
Alors que Cadillac pourrait s’engager en F1 avec Andretti dans les prochaines années, Gary Anderson, ancien directeur technique de Jaguar, s’inquiète des erreurs que le constructeur américain pourrait reproduire, plus de 20 ans après celle de la marque du groupe Ford.
« Je ne vais pas citer de noms ici car ce n’était pas la faute d’une personne en particulier, mais plutôt d’un échec systémique dans la manière dont Ford voulait travailler et dont une équipe de F1 doit travailler » a écrit Anderson à ce sujet pour The Race.
« Nous avions des personnes très intelligentes de Ford qui travaillaient avec nous, mais elles étaient bloquées par la bureaucratie de Ford. Il leur était donc très difficile de s’exprimer et d’aller de l’avant, au lieu de se protéger des gens de Ford, qui ne faisaient eux-mêmes que veiller à leur pension et à obéir à leurs supérieurs. »
« La plupart des problèmes me sont tombés dessus, à juste titre. Mais ma façon de travailler était de mettre la main à la pâte et la direction de Ford m’a mis en garde contre cela, en précisant que mon travail consistait à gérer et à ne pas m’impliquer de trop près. C’était la méthode Ford, apparemment. »
Le rachat de Stewart tourne au gâchis
Là où, heureusement, Cadillac viendra avec une toute nouvelle structure opérée par Andretti Global, Jaguar avait décidé de racheter l’équipe d’un de ses clients, Stewart Grand Prix. Et dire que les bases étaient solides est un euphémisme.
En effet, en trois ans, la petite équipe écossaise dirigée par le triple champion du monde Jackie Stewart et son fils Paul avait signé une pole position et cinq podiums, dont une victoire au Grand Prix d’Europe 1999.
Voyant du potentiel dans cette structure, Ford avait décidé de la racheter et de la transformer en utilisant la marque Jaguar. Mais l’ambiance familiale et efficace du clan Stewart s’était transformée en une équipe au fonctionnement de grosse entreprise, où les employés n’ont pas de poids face à leurs dirigeants.
« L’un des grands patrons est venu à l’une de nos réunions d’ingénieurs à Milton Keynes et ses premiers mots devant une vingtaine d’ingénieurs ont été ’vous allez le faire à la manière de Ford ou nous trouverons quelqu’un d’autre qui le fera’. Une telle déclaration est exactement ce dont vous avez besoin pour vous motiver… »
Reprenant la base de la solide Stewart Ford SF3, Jaguar n’avait pas développé la monoplace de manière efficace, préférant se concentrer sur l’aspect marketing de cet engagement en F1.
Le constructeur acheta ainsi une F3000 qu’il fit rouler sur un circuit avec plus de dix teintes de vert différentes, afin de trouver la plus adaptée à la marque en Formule 1. Mais pendant ce temps-là, le travail sur la Jaguar R1 ne se faisait pas, et l’équipe prenait du retard.
Des débuts catastrophiques en 2000
Le problème pour Anderson, qui devait concevoir cette voiture, était l’impossibilité de travailler librement dessus. Et pour cause : c’est Ford qui prenait en charge les tests de développement aéro, bloquant l’accès aux données à celui qui était le chef d’orchestre du projet.
« Nous utilisions la soufflerie Swift en Californie, il n’était donc pas facile de m’y rendre et d’y jouer moi-même. En outre, la direction de Ford m’avait déconseillé de le faire. » Et Anderson d’ajouter que la seule fois où il a pu y aller, en septembre 2000, il s’est retrouvé face à des aérodynamiciens incapables d’exploiter correctement leur outil.
Soupçonnant un problème de fonctionnement du diffuseur à haute vitesse sur la R1, Anderson a dû faire un essai en plein air en utilisant de la laine, scotchée autour du diffuseur, pour comprendre les phénomènes qui causaient un manque de stabilité au freinage, au moment où la voiture retrouvait un appui plus fort.
De là, Anderson fut mis à pied par un management incapable de comprendre ses propres erreurs. Finalement, l’équipe fut revendue en 2004 pour une bouchée de pain, et en urgence, à Red Bull. Et pour cause, si Ford avait une énorme culture en sport automobile, l’équipe à sa tête n’avait pas de vision claire de ce qu’était la F1 ni sa propre culture.
Une leçon à en tirer pour Cadillac
C’est l’erreur que devra éviter de commettre Cadillac, si l’engagement avec Andretti se confirme. En collaborant avec une équipe connaissant le milieu de la Formule 1, puisque Mario et Michael y ont roulé, le premier devenant champion du monde en 1978, la marque de General Motors devra se reposer sur l’expérience de ses alliés.
Il n’y aura évidemment pas de base comme Stewart Grand Prix pour donner une impulsion au projet, mais le fait d’engager une grande marque issue d’un grand groupe ne devra pas être une raison pour instaurer une ambiance déplorable et un management inadapté.
« Lorsque Ford a acheté Stewart, c’est comme si un interrupteur avait été éteint » poursuit Anderson au sujet de l’arrivée de Jaguar. « S’il y avait eu une culture de travail plus ouverte, comme c’était le cas lorsque Jackie Stewart était le capitaine du navire, je crois sincèrement que cette équipe aurait pu connaître le même succès que Red Bull. »
« Il y aurait eu des changements de personnel et j’aurais probablement été l’un d’entre eux, mais les changements effectués par Ford et la façon dont la marque a mené ses affaires m’ont montré très rapidement que les constructeurs qui sont directement impliqués comme Ford l’était, et la F1 ont du mal à se comprendre. »
Bibliographie :
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