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Le titre (Le Colibri de Didier Pironi, un défi technique sans précédent) en dit long.
Le rédacteur (identifié sous le nom d’anonymat
) est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
L’encart a été édité à une date indiquée 2022-08-24 17:05:23.
Voici ll’article mentionné :
Après avoir été écarté des circuits durant plusieurs années suite à son terrible accident à Hockenheim en 1982 au volant de sa Ferrari, qui a failli lui coûter les jambes, Didier Pironi souhaitait retrouver la F1. Le pilote français, qui avait effectué un test au volant d’une Ligier en 1986, avait pourtant une exigence bien précise : intégrer une équipe qui lui aurait permis de devenir Champion du monde.
Difficile toutefois de retrouver sa place après une si longue absence et, toutes les places étant prises pour la saison 1987 au sein des écuries phares du moment, Williams, McLaren ou Ferrari, le tricolore s’est rapidement tourné vers un autre projet, visant l’excellence dans un cadre totalement différent.
Fin 1986, Pironi a ainsi l’idée, avec son complice de l’époque Jean-Claude Guénard, de s’attaquer aux courses internationales de bateaux « offshore », et de commander la coque d’un bateau singulièrement novateur auprès des ateliers ACX, à Brest, un programme soutenu par Elf et le groupe Midial, via l’une ses marques, les… pâtisseries Colibri, qui donnera son nom au bateau.
« La société ACX avait été créée pour construire des bateaux de course en composite, et notamment des multicoques pour des marins comme Eric Tabarly, Olivier de Kersauson ou encore Florence Arthaud », explique ainsi Gilles Nédélec, qui officiait alors en tant que directeur technique chez ACX. « Fin 1986, Didier Pironi nous a contacté pour la réalisation de la coque de son nouveau bateau avec Jean-Claude Guénard, qui s’occupait de la partie technique du projet. Nous avons dessiné le bateau, et toute la partie mécanique devait être assemblée à Saint-Tropez. »
Deux V12 Lamborghini de 800 chevaux chacun
Pour propulser son nouvel engin de course, deux surpuissants moteurs V12 Lamborghini – issus du 4×4 Lamborghini LM002 des années 80 –, allaient apporter 800 chevaux chacun, soit une puissance totale de 1600 chevaux ! Deux blocs cependant « revisités » par les ateliers de Pironi. « Les moteurs étaient refroidis à l’eau de mer », poursuit Gilles Nédélec. « Traditionnellement, un échangeur permettait de faire en sorte que l’eau n’aille pas dans le moteur, mais Didier Pironi a décidé de se passer de cet élément pour un gain de poids, c’est ce qui fait que l’eau arrivait directement dans le moteur. Les mécaniciens devaient tout démonter après chaque épreuve. »
Didier Pironi, Jean Claude Guénard
Une démarche qui reflétait bien la détermination de Didier Pironi. « On avait l’habitude de travailler avec des marins qui étaient certes des professionnels, mais peut-être parfois un peu moins rigoureux. La détermination de Didier Pironi nous a vraiment impressionnés à l’époque. Il n’avait qu’une obsession, c’était de gagner. »
« Il disposait ainsi du premier bateau en carbone, qui était naturellement beaucoup plus léger que ce qui se faisait à l’époque. C’était un bateau vraiment innovant, bien plus sophistiqué que ce qui se faisait à l’époque. De notre côté, nous avons conçu une coque qui s’inspirait des flotteurs d’hydravion, ou des voiliers de type hydroptère, qui touchent à peine la surface de l’eau à pleine vitesse. Ce fut un gros travail de collecte et d’analyse de données. Il y a eu un gros travail en soufflerie également, une étude très poussée, avec des délais très serrés. »
Le Colibri, qui était aussi léger que puissant, s’est rapidement montré très performant lors de ses premières sorties.
Guénard et Giroux dans l’aventure
Pironi, qui avait découvert le monde de la compétition offshore lors d’un séjour en Floride, à Key West, en 1986, s’alignait ainsi au départ du Championnat du monde de la discipline pour la saison 1987, avec sa propre équipe de course. Le pilote français était naturellement aux manettes, aux côtés de Jean-Claude Guénard, dont le rôle était de doser l’accélération et de stabiliser le bateau. L’équipage était complété par le journaliste Bernard Giroux, chargé de la navigation sur ces épreuves longues distances.
« Il faut s’imaginer le cockpit d’un tel engin », poursuit Gilles Nédélec. « L’équipage devait être debout dans le bateau, chaque membre étant entouré d’une protection en mousse, les jambes faisant office d’amortisseurs pour contrer les secousses à cette vitesse. En raison de son accident en F1, Pironi ne pouvait pas supporter cela, et il disposait, lui, d’un siège monté sur amortisseurs pour soulager ses jambes blessées. »
Cockpit du bateau Le Colibri
Seul maître à bord
« Guénard devait gérer l’accélération mais inutile de dire que Pironi appuyait régulièrement sur les gaz lui-même pour accélérer la cadence. Quant à Giroux, il subissait derrière, plus qu’autre chose. Je pense que cela reflétait vraiment le caractère de Didier Pironi, il pouvait parfois prendre de gros risques dans le feu de l’action. Guénard avait d’ailleurs annoncé qu’il exigeait un deuxième bateau à lui pour 1988, sans quoi il arrêtait de courir. »
Nettement au-dessus de ses rivaux en termes de performances pures, le Colibri présentait cependant un talon d’Achille : la transmission. Peugeot Sport a d’ailleurs prêté main forte au tricolore pour optimiser cette partie du bateau, qui a connu plusieurs casses mécaniques lors de ses premiers pas en compétition.
Début août 1987 toutefois, Didier Pironi et ses compères remportent leur première victoire en Championnat du monde à Arendal, en Norvège. Un succès qui venait récompenser plusieurs mois de travail acharné du côté de Brest et de Saint-Tropez.
Un sillage mortel
Deux semaines plus tard, le 23 août 1987, la saison se poursuit au large de l’île de Wight, dans le sud de l’Angleterre. Lancé à pleine vitesse, le Colibri croise le sillage d’un pétrolier. Pironi ne relâche pas les gaz, et le bateau décolle comme sur un tremplin, se retourne instantanément et retombe lourdement à l’envers, ne laissant aucune chance à ses passagers. Didier Pironi trouve ainsi la mort à 35 ans, victime de sa passion pour la vitesse, tout comme Jean-Claude Guénard et Bernard Giroux.
« J’ai appris cela à la radio, alors que j’étais en train de bricoler sur un bateau en Bretagne », poursuit Gilles Nédélec. « Ce fut évidemment un choc. Nous savions qu’il s’agissait d’un sport à risque, mais nous n’imaginions pas des conséquences aussi dramatiques. »
« Je n’en garde pas moins un excellent souvenir de cette aventure avec le Colibri. Didier Pironi était quelqu’un de très sympathique, d’ouvert, qui nous avait très bien reçu chez lui à Saint-Tropez. Mais il était à fond dans sa passion, il n’était pas là pour calculer… »
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